Parler,
Déposer des maux par des mots c’est important, mais ce n’est pas facile c’est vrai; le regard d’autrui porté sur ce que l’on dit et ce que l’on est, est si présent.
Surtout dans cette société qui prône devoir briller par la réussite, par l’avoir ou le faire (Y) à défaut d’être (X), quelqu’en soit la façon…
Parfois cela peut même faire un peu peur quand on voit ces personnes Y là s’exprimer. Ça dépend du regard que l’on porte et comment l’on regarde.
L’expression de soi quand ce n’est pas pour paraître et briller, s’apparente à une faiblesse, or pour moi ce n’en est pas une, au contraire.
S’ouvrir à sa vulnérabilité c’est accepter de se reconnaître tel.le que l’on est, simplement, soi avec ses limites, ses besoins; c’est s’approcher de la vérité que l’on ressent être nous.
On se trahi.e si souvent au quotidien qu’oser dire les choses, être soi c’est commencer à oser se montrer, oser se définir, oser mentionner ce qui nous convient ou pas, c’est oser se sentir, être un cran de plus proche de soi, et non de l’autre.
Et ne plus être d’accord avec l’autre signifie souvent malheureusement être infidèle à une manière de faire et de penser et on a peur de rejouer le rejet, l’injustice ou toute autre blessure que l’on tente étrangement ou difficilement de guérir. On a tant besoin d’être aimé.e pour ce que l'on fait versus qui l'on est.
Avec ce rdv offert proposé je ne m’attendais pas à ce que tu viennes d’un coup d’un seul, comme par magie, cela fait partie d’un processus. Moi même, j’ai mis longtemps à le faire. Et je l’ai fait par bribes.
Toutefois, une fois qu’on le fait, ça fait un bien fou. D’autant plus quand on est accueilli par l’autre pour ce que l’on ressent, de ce que l’on a traversé comme expérience douloureuse de notre vie.
Je t’ai parlé de mes abus, pas en détail mais de l’avoir écrit m’a permise de m’en séparer, de mettre cela en dehors de moi, hors de mes espaces, car cela fait partie de mon histoire identitaire toutefois cela ne me définie aucunement. Cela m’a permise de prendre ma part de responsabilité et de grandir encore plus loin 'en' conscience.
Et je l’ai partagé sur les réseaux car je savais que d’autres oseraient acquiescer d’un pouce, d’un j’adore ou d’un émoticone de solidarité. C’est comme retrouver une famille à laquelle on appartient, on a quelque chose en commun. Oui c’est vrai, on se sent moins seul.e; mais ce qui m’a véritablement permise de lâcher avec ces histoires sordides c’est d’avoir été écoutée par quelqu’un qui savait le faire.
Et je la remercie tellement encore aujourd’hui.
Et il m’était hors de question de cesser d’exister dans certaines parts de moi ou de m'éteindre à cause de personnes qui au final, n’en valent pas la peine, aujourd’hui quand je pense à elles j'étais juste triste de cette attitude lâche qu’ils ont pu avoir. Je les trouvais juste petits, sans valeur, sans consistance aucune.
J'étais triste aussi de l’attitude de personnes de mon entourage que j'aime et qui n’ont pas su elles-mêmes reconnaître que c'était des choses d’importance pour la jeune fille que j’étais alors, mais de quelque chose qu’il fallait taire parce que ça leur était impossible à concevoir à ce moment là. Trop douloureux à entendre…. Et à vivre, aurais-je dû demander alors? Mais je n’avais pas cette répartie.
Et fuir en refusant d’entendre, en prenant cela comme quelque chose de passé et donc à oublier ou rester interdit pour ne pas sombrer en eux-mêmes mais en accueillant et en reconnaissant ces actes, aurait peut-être suffit à ce que je ne me traîne pas cette lourdeur durant des années, ce mal à être….et à casser quelque chose de l’ordre du ´c’est pas si grave´ de ces choses qui se passent en famille, ou dans mon entourage comme ailleurs (que je pensais de confiance) et qui font malheureusement partie d’un quotidien dans lequel on ne met plus de concience.
L'incest et les abus sexuels pour ma part, c'est cela qui m'a mené à vous proposer ces rendez-vous mensuels.
A aujourd'hui je me suis pardonné et j'ai pardonné toutes les personnes.
C’est pourquoi je veux t’éviter de perdre des années terrestres de vie.
Être reconnue c’est ce que je te propose. Parce que c’est là que débute la considération de soi, et donc de l’autre en conséquence naturelle.
Oui il y a des personnes pas belles dans ce monde, elles veulent faire cette expérience et c’est ok. Et il y a des personnes merveilleuses dans cette vie aussi et il serait dommage de passer à côté.
Toi aussi tu as le droit à une belle vie et d’être toi tout simplement, après un abus quelqu'il soit mais qui t'a laissé des traces, des moqueries incessantes, des critiques répétées car tu n’ai pas défini.e par ce que l’on se représente de toi ni par ce que l'on te dit.
Et ce n’est pas de l’ordre du mérite, c’est simplement parce que tu es, existante et vivante sur cette Terre; et cela devrait suffire à être considérée et respectée et vivre la vie que tu souhaites vivre, et non une vie qui devrait t’être forcée.
Tu es divine n’oublie jamais cela, tu es puissante. Alors, même si personne ne le reconnaît, sache qu’aux yeux invisibles qui t’entourent tous les jours et aux miens, tu es quelqu’un de magnifique.
Alors prends soin de toi.
Xtel